Le marché du e-learning dans le monde et en France - tendances

2011 devrait confirmer la croissance des deux dernières années, favorisée par la crise …
Le e-learning est un marché en expansion, dont le poids est estimé de 90 milliards de dollars pour l’année prochaine.
Marché mature aux Etats-Unis où ces technologies représentent près de 60% des dépenses de formation, spécialement dans l’industrie high-tech où les besoins de formation permanente sont immenses.
Les universités Columbia, Stanford, la LSE de Londres et l’Université de Chicago se sont alliées pour diffuser des cours de finances en ligne.
La Jones International University, Colorado, est entièrement virtuelle et diffuse sur Internet des cours conçus par de grandes signatures de Stanford ou Columbia.
En France
En période de restrictions budgétaires, les DRH doivent résoudre une équation délicate : réduire les dépenses de formation tout en répondant aux besoins de leurs salariés. La solution est dans l"e-Learning" ou formation à distance.
  • Le taux de croissance du marché de l'e-Learning a été de 25% de 2009 à 2010 pour atteindre environ 150 millions d'euros.
  • Le e-Learning suppose une approche complexe et par conséquent un certain niveau de maturité des clients comme des fournisseurs, lequel a commencé à être suffisant en 2005.
  • Si l'optimisation des coûts est un facteur clé du développement du e-Learning, ce n'est pas le seul : le renforcement de l'efficacité de la formation compte tout autant.
  • Le Marché est en phase de structuration rapide : les rapprochements en cours permettront à certains acteurs d'atteindre la taille critique.[1]
Une heure de contenu est vendue entre 26.387 euros et plus de 80.000 euros pour les "serious games" (jeux vidéo à vocation pédagogique) pour former un nombre illimité de salariés. Au final, cette solution s’avère donc plus économique qu’une formation classique.
A l’heure actuelle, les grands groupes de plus de 5.000 salariés représentent les deux-tiers de la clientèle. Le gisement de croissance se situe au niveau des PME. Certaines entreprises prévoient d’investir 20 à 30% de leur budget formation dans les modules à distance d’ici 5 ans. Avec un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros, ce segment ne représente que 1% des 10 milliards d’euros investis dans la formation par les entreprises en 2009.
Le spécialiste de la formation en langues, Télélangue a doublé son chiffre d’affaires en 4 ans pour atteindre 27 millions d’euros, essentiellement grâce aux cours à distance qui progressent de 60% par an.
Les jeux vidéo éducatifs, appelés "serious games" promettent d’accélérer la croissance de ce marché. Leurs univers est proche au 25-35 ans. Ces technologies coûtent entre 30.000 et 80.000 euros le jeu.Pour y remédier au prix élevé, la tendance est à la standardisation. Ainsi même les PME pourront offrir des formations pour 300 euros par an et par salarié. Les petites entreprises doivent financer les 20 heures de DIF (droit individuel à la formation) acquis chaque année par leurs salariés.
Usage de l’e-learning
La formation continue par Internet se démocratise en entreprise. Et les cadres commencent à l'apprécier. Après des débuts difficiles, l'essor d'Internet en entreprise facilite ce type d'enseignement. Mais il s'adresse majoritairement à une certaine catégorie de salariés.
Profil des cyber-formés 
Sans surprise, les principaux bénéficiaires du e-Learning sont des cadres (43 % contre 24 % pour les employés) et des commerciaux (47%). La majorité des cyber-formés travaillent dans de grandes entreprises. Une étude par secteur d'activité révèle que ce sont les banques et assurances, les plus adeptes de ce mode d'apprentissage avec 56 % de salariés formés.
Forme
Ce sont surtout les méthodes mixtes (présentiel + e-learning), pratiquées par 14 % des salariés, qui voient leur côte grimper. Formateur en ligne ou pas, les solutions classiques volent toujours la vedette avec 95 % de satisfaits. La formation en ligne a encore des progrès à faire en matière de convivialité et d'interactivité avant de concurrencer l'accompagnement humain.
Les classes virtuelles rencontrent des difficultés d'acclimatation dans le paysage français de la formation continue : d'une durée courte, d'une animation spécifique, nécessitant une infrastructure (réseau, matériel, logiciel) qui fait défaut à nombre d'entreprises, elles peinent à démarrer malgré un potentiel d'efficience considérable.
"Social learning", "mobile learning": ces approches sont en plein développement à l’étranger.
LMS – Learning management system
Le LMS doit prendre en compte les besoins actuels et futurs de l'entreprise. Il doit être souple à paramétrer, facile à utiliser, capable de supporter le déploiement rapide de nouveaux projets e-Learning. Il doit pouvoir prendre en compte les développements attendus dans la gestion des talents et les communautés d'apprentissage. Une dizaine de plateformes se partagent le marché français.
[1] Etude «l'Offre Professionnelle du eLearning en France» publiée par le cabinet Fēfaur à l'automne 2010
Les tendances
La plateforme LMS, dans ses fonctionnalités « canoniques », permet de : gérer le catalogue des modules e-Learning et plus généralement les ressources multimédias sauvegardées sur le serveur ; assembler ces modalités dans des parcours de formation individualisés, qui peuvent être attribués à des groupes, répondre à des conditions de suivi (ordre), etc. ; diffuser les parcours auprès des apprenants ; suivre la façon dont les apprenants parcourent leur formation (temps passés, scores obtenus aux évaluations, etc.); reporter à l’apprenant lui-même, à son manager, à l’administrateur central ou local – dans le cadre de rapports qui peuvent être individuels ou collectifs.
Effet 2.0
Favorisée par la montée en puissance des apprentissages informels, la tendance 2.0 a conduit les éditeurs de LMS à développer des fonctionnalités de type collaboratif. Les LMS sont en effet devenus des plateformes de blogging (voire de micro blogging), de wikis, de vidéos (à la manière de YouTube), et s’érigent en véritables plateformes RSE (Réseaux Sociaux d’Entreprise) permettant aux apprenants d’afficher leur profil, de commenter celui de leur collègue, de noter les meilleures contributions, etc.
Le Web2.0 fait potentiellement de l’Internaute un auteur (les plateformes de blogging, de wikis), un agrégateur d’information / documentaliste, un membre aguerri de multiples communautés d’intérêt, de pratique…
Les implications au domaine de la formation sont nombreuses : l’apprenant est progressivement placé au centre de ses apprentissages, il co-produit plus que jamais ses connaissances à partir des informations dont il dispose ; la communauté des apprenants prend une importance croissante: la construction des connaissances passe par l’échange avec les pairs, le formateur étant amené à favoriser l’émergence des savoirs dans le groupe et à accompagner les apprenants individuellement.
Ce « Social Learning » ne suffit pas à épuiser le champ des nouvelles pratiques de la formation, parmi lesquelles les apprentissages informels (Informal Learning) apparaissent comme une évidence longtemps cachée.
Les dispositifs de formation formels ne sous-tendent en effet qu’une faible partie des efforts de formation accomplis dans l’entreprise; l’essentiel des apprentissages passent par l’informel répondant à des besoins immédiats, le plus souvent en prise directe avec la situation de travail… De multiples micro-actions – consommation d’une ressource sur le portail apprenant ou l’Intranet, aide d’un collègue, réponse d’un manager… – essentielles à la réalisation et la fluidité des activités professionnelles, faciles d’accès dans les entreprises qui ont développé une forte culture de formation.
Pour résumer: « Learning 2.0 = Social + Informal + Situated Learning »
Autre tendance importante: les supports sans fil de type iPad, permettent d`atteindre un public éloigné physiauement et difficilement accessible dans le passé ou en mouvement et donc, de développer l’offre et d’intégrer de nouvelles cibles. 
Dans un monde d’interconnections le rôle et l’importance de l’enseignant évolue 
Le rôle du mentor dans une communauté consiste à développer des relations temporaires, peer-to-peer, fluides et non permanentes. L`expertise est partagée de façon ouverte et volontaire, situationnelle, comme une façon d’intégration d'autres membres du collectif.
Le e-tutor va être alors administrateur, facilitateur, évaluateur. L’e-tutor focalise les discussions, mais également fait naître et maintient l’intérêt de l’apprenant. 
Une nouvelle culture d'apprentissage a besoin de démultiplier des infrastructures sociales et techniques de nouvelles façons : 1) En pensant au problème comme une crise dans l’apprentissage plutôt que d'enseignement
2) En observant la puissance incroyable des nouvelles cultures d'étude qui arrivent déjà et comprenant ce qui les rend efficaces
3) En découvrant de nouvelles ressources: formation peer-to-peer, amplifiée par la puissance du collectif, qui favorise des dispositions de recherche au-delà des modèles de transfert éducatifs, et embrasse le jeu comme une modalité d'exploration, l'expérimentation et l`engagement
4) En comprenant comment optimiser les ressources (et la liberté) de grands réseaux, en se permettant en même temps l’activité personnelle et individuelle dans un espace de résolution de problème créé par un environnement d'étude limité. 
Les acteurs principaux 
Certpoint Systems, Cornerstone OnDemand, e-doceo, Epistema, learn.com, MOS (MindOnSite), Onlineformapro, Saba, SAP, SumTotal, Syfadis, WBT Manager.
Jabok – plateforme Social Learning 
Les offres LMS les plus populaires en France 
Les leaders sur le marché français sont les sociétés et les solutions suivantes : CrossKnowledge, Demos, e-Doceo, Vodeclic, Fēfaur, Momindum, Takoma, Xperteam, Elegia, U&I Learning,  (Adobe® Connect™, Adobe® eLearning Suite) Human Connect,  Auralog, Cornerstone, ENI, Telelangue, Ingenium, Certpoint, learn.com (UK), SumTotal, I-progress, Studi.com, Onlineformapro, d’autres...
Le prix varie en fonction du nombre des étudiants et de l’hébergement (onsite ou externalisé), ainsi que lorsqu’une ou plusieurs licences sont achetées. Le Conservatoire National des Arts et Métiers et le Centre National d’Enseignement à Distance, Atos Origin et autres sociétés dans le consulting pour l’offre contenu.

Comments

eduperformance said…
article clair, cependant il aurait été intéressant d'évoquer plus profondément la situation des Etats-Unis et du Canada sur ce secteur. Aujourd'hui, c'est tout de même l'Amérique du nord qui réalise les plus grandes parts de marché
Merci pour votre commentaire. Vous pourriez peut-être partager quelques informations de plus sur cet aspect du sujet?